Avenir et Réformes pour l'ONU

           La réforme de l’Organisation des Nations-Unies est rarement abordée dans les débats nationaux. Or, sans changements apportés depuis sa création, le fonctionnement de l’ONU, de son secrétariat, des agences, fonds et programmes, des différentes institutions spécialisées, est aujourd’hui au bord de l’implosion. Sans changement, l’ONU et ses ambitions ne correspondront plus aux réalités actuelles, dans les domaines économiques et sociaux.

La réforme la plus politique est celle qui concerne le Conseil de sécurité, à travers la question de son élargissement. Celui-ci ne représente plus, dans sa composition actuelle, le monde contemporain et ne tient pas compte du poids des puissances émergentes comme l’Inde ou le Brésil. La taille actuelle du Conseil ne reflète même pas la simple augmentation du nombre de membres de l’organisation (passé de 109 en 1963, date du dernier accroissement du nombre de membres du Conseil, à 192 en 2007). Le blocage de la réforme du Conseil de sécurité est largement lié aux différents points de vue des états membres et aux intérêts qui s’opposent quant à la taille du Conseil, à la possibilité ou non d’avoir de nouveaux membres permanents, aux restrictions apportées à l’usage du droit de véto.

On comprend donc que les états doivent impérativement limiter leur souveraineté au profit du bon fonctionnement de l’organisation et du respect de ses objectifs.

Pour réformer les institutions de l’organisation, il est indispensable de procéder à une révision de la Charte, mais il semble presque impossible d’obtenir la majorité des 2/3 des états membres et la non opposition du véto des 5 permanents.

          L’ONU doit retrouver une place à part entière sur la scène internationale. Pour garantir son efficacité, elle doit avant tout avoir une plus grande autorité. Il est important que les intérêts des états ne passent pas avant les intérêts des peuples. Le statut de l’organisation doit être redéfini.

Koffi Annan a été un des premiers à dire que l’ONU a besoin de réformes pour continuer à œuvrer. Dès juillet 1997, il présente son rapport « rénover les Nations-Unies : le programme pour la réforme ». Ce rapport n’ayant eu aucune conséquence sur l’organisation, il en présente un second en mars 2005, « dans une liberté plus grande : vers le développement, la sécurité et les droits de l’homme pour tous ». Le secrétaire général propose l’élargissement du conseil de sécurité à 24 membres contre 15 actuellement.
Koffi Annan voulait trouver des renforts et des espaces qui donneraient à l’organisation une véritable autonomie de moyens et de nouveautés. Il s’est, pour cela, appuyé sur les acteurs non étatiques, a précipité la convocation de forums internationaux et a réussi à saisir avec succès l’opinion publique.
Mais malgré tous ces efforts, aucune grande réforme n’a été engagée et le secrétaire actuel de l’organisation, Ban Ki-Moon, ne semble pas être aussi impliqué sur ce sujet.

Les autres réformes visent à améliorer la représentativité, la transparence et la démocratie à l’intérieur des organes de l’ONU.

Si aucune réforme n’est effectuée, l’organisation va perdre, petit à petit, la place qu’elle occupe. Des forums alternatifs, des groupes plus sélectifs sur un plan global ou régional, vont remplir le vide qu’elle créera.